Les relations (1/5) | La formation spirituelle, on ne peut la garder pour soi

Les relations (1/5) | La formation spirituelle, on ne peut la garder pour soi

Comme nous l’avons déjà mentionné, tout le monde s’engage dans la formation spirituelle, consciemment ou non, pour le meilleur ou pour le pire. Celle-ci revêt toujours un caractère profondément social.  Vous ne pouvez pas la garder pour vous-même. Dire « c’est entre moi et Dieu », c’est mal comprendre Dieu et « moi ». Pour obtenir une véritable transformation dans notre vie (on espère pour le meilleur), nos relations doivent être transformées. Jésus nous a d’ailleurs laissé un exemple clair du résultat de la formation spirituelle : nous devenons des personnes qui aiment l’Autre (voir Jean 13.35). Cet amour n’est pas conditionnel : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » (Jean 13.34). L’amour en question est ici identifié comme suit : que nous fassions en Christ ce qu’Il a fait en nous. Cet amour nous rend capables de « donner notre vie pour nos frères » (1 Jean 3.16).

Lorsque nous n’aimons pas l’Autre comme Jésus nous aime, nous entravons le flux de la vie de l’éternité qui doit passer par nous pour s’étendre à l’humanité. (1 Jean 3.14 ; Jean 7.38). Accueillir l’Autre, lui faire une place et pourvoir à ses besoins sont parmi les actions humaines les plus sacrificielles mais aussi les plus gratifiantes. Ce sont des actes d’amour basiques et universels. Nos vies aspirent à être ponctuées de tels actes, confiants dans l’abondance de Dieu.

Un tel amour est possible parce que Dieu est Amour. La vraie bonne nouvelle n’est pas uniquement que Dieu nous aime. Une personne très méchante peut aimer quelqu’un pour diverses raisons (voir Matthieu 5.46-47). Non, la bonne nouvelle, c’est aussi que Dieu est Amour et que cet amour nous est assuré depuis cette relation d’amour de base qui structure la nature même de la trinité. Dieu est lui-même une belle communauté d’amour dans laquelle trois personnes forment un tissu social. Non seulement tous aiment et sont aimés, mais chacun manifeste un amour partagé pour un tiers. L’être humain est naturellement communautaire et la trinité est la seule communauté qui reflète ce que recherche l’humain.

Cet amour devrait être manifesté sans peine au sein du peuple de Dieu. Dans l’Eglise corps de Christ, tous devraient se nourrir mutuellement avec la puissance transcendante qui a relevé Christ de la mort et qui désormais coule d’un membre à l’autre. Imaginez une réunion de responsables ou encore une discussion sur le parking de l’église complètement dirigée par cet amour sacrificiel et auto-perpétué. Nous nous aimerions comme Christ aime, nous aimerions la personne qui chemine avec nous. Dans de telles circonstances, qui ne voudrait pas devenir chrétien ? Les grands blessés de la vie se précipiteraient pour rejoindre nos communautés.

Un tel amour implique toutefois une mort violente : « Voici comment nous avons connu l’amour : Christ a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères et sœurs » (1 Jean 3.16). Nous devons mourir à nous-mêmes : au désir d’être le premier, de contrôler, d’être admiré, d’être populaire. Parce que « [nous avons] connu la mort et [notre] vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, notre vie, apparaîtra, alors [nous apparaîtrons] aussi avec lui dans la gloire » (Colossiens 3.3-4). Qu’est-ce qui pourrait être mieux qu’être « caché avec Christ en Dieu » ? C’est exactement ce que devrait désirer une personne unie à Dieu. Alors que nous mourons à nous-mêmes, nous commençons à participer à une sorte de résurrection (voir Philippiens 3.11). En vivant un style de vie basé à ce point sur Jésus, nous devenons des personnes qui nourrissent et chérissent ceux qui nous entourent.

Entraînement

A quel point est-il nécessaire que vous offriez votre vie comme sur un autel pour en nourrir d’autres ? Comment devriez-vous interagir avec autrui pour donner votre vie pour eux ? Reparcourez les défis précédents ; qu’est-ce qui vous a marqué (peut-être avez-vous pris des notes ou souligné des passages) ? Qu’impliquerait cet acte de donner votre vie ? Peut-être devriez-vous sacrifier certains désirs, certaines pensées, certaines habitudes, comme celle d’interrompre l’autre ou d’imposer votre volonté ? A quelle(s) discipline(s) Dieu vous appelle-t-il ces prochaines semaines ? En particulier rappelez vous l’engagement spécifique que vous avez pris la semaine dernière et que vous allez maintenir jusqu’à Pâques.

Priez, remerciez Dieu de la possibilité de vivre une résurrection de vie qui ouvre la voie vers un amour sacrificiel envers les autres, surtout au sein de l’Eglise. Demandez à Dieu non seulement de continuer à vous montrer ce que vous devez abandonner, mais aussi la manière dont vous devez vivre cette nouvelle vie en Christ.