Les émotions (4/6) | A quoi ressemblent les sentiments d’une personne transformée spirituellement ?

Les émotions (4/6) | A quoi ressemblent les sentiments d’une personne transformée spirituellement ?

Exhortation

Quels sont les sentiments dominants dans une vie transformée en profondeur au point de ressembler à celle de Christ ? Ce sont ceux associés à l’amour, la joie, la paix, ainsi que leurs conditions sous-jacentes (voir module sur les émotions 2/6). La foi (ou confiance) et l’espérance jouent également un rôle primordial dans la manière dont est structurée la dimension émotionnelle de l’esprit et de l’être.

L’espérance, c’est anticiper le bien qui est encore « invisible ». Parfois, le bien délivre du mal présent et nous nous « réjouissons dans l’espérance » (Romains 12.12). Etroitement liée à l’espérance, la foi est la confiance ancrée dans la réalité (apprendre cette définition)– à l’inverse d’un « pas de foi » inconscient et désespéré. La foi voit la réalité du « non-dévoilé », elle implique une promptitude à agir, comme si le bien anticipé était déjà à portée en vertu de la réalité de Dieu (comparez 2 Corinthiens 4.17-18).

La foi et l’espérance en Christ nous amènent à tenir ferme dans la grâce (l’action) de Dieu, laquelle mène à une vie remplie d’amour. L’amour, c’est désirer le bien. Nous aimons les autres lorsque nous recherchons leur bien. Nous voulons ce qu’il y a de meilleur pour eux. L’opposé de l’amour est la malice ; l’absence d’amour s’appelle l’indifférence. L’amour n’a rien à voir avec le désir, parce que je pourrais désirer quelque chose ou quelqu’un sans rechercher son bien. Je peux désirer une glace au chocolat, mais je ne recherche pas son bien. J’ai juste envie de la manger. Telle est la différence entre la concupiscence ou convoitise (le désir) et l’amour. Le désir et l’amour sont compatibles lorsque le désir est soumis à l’amour. Or, peu de gens aujourd’hui connaissent la différence entre les deux. C’est la raison pour laquelle l’amour est souvent subordonné à la convoitise. C’est en grande partie l’origine de la maladie de notre vie contemporaine.

Lorsque l’amour est premier dans nos vies, l’orgueil et la crainte n’ont plus aucun pouvoir. L’orgueil est clairement défini par le désir. Il suppose que mes désirs devraient être satisfaits et fera tout pour qu’ils le soient. La convoitise et l’orgueil mènent inévitablement à la crainte, parce qu’ils nous transportent dans un monde de petits dictateurs dans lequel les gens utilisent l’autre au lieu de l’aider et de prendre soin. L’amour s’oppose à l’orgueil. Il le fait disparaitre lorsqu’il fait voler en éclat le préjugé arrogant que tout devrait répondre à nos envies. L’orgueil et la crainte fuient face à l’amour.  

Parfois, la foi, l’espérance et l’amour semblent tellement élevées qu’on pourrait se demander s’il nous sera un jour possible de les atteindre. Il est alors utile de sonder la vie de quelques-uns de personnages bibliques, comme Moïse par exemple. A plus de 80 ans, Il « a quitté l’Egypte sans craindre la colère du roi » (Hébreux 11.27). (Et dire que j’appréhende ma fiche d’impôts !) Il ne s’est pas inquiété du pharaon parce qu’il faisait déjà partie du royaume « révélé ». Il est resté accroché à son appel de délivrer Israël parce qu’il avait vu Celui qui est invisible et vrai. « Il s’est montré déterminé, comme s’il voyait celui qui est invisible. » (Hébreux 11.27)

Et grâce à l’espérance et la confiance qu’il a placées en Dieu (la plupart du temps), ce vieillard extraordinaire a guidé un peuple et vécu une vie d’aventures, de récits épiques et de présence de Dieu, exempte de crainte. Si j’avais l’occasion de lui poser quelques questions, il me répondrait certainement que les événements du livre d’Exode sont le résultat de la puissance divine, de sorte qu’il a toujours eu l’impression de regarder Dieu agir (voir Esaïe 63.11-13). Pas étonnant que Moïse ait été l’homme le plus humble qui ai marché sur la terre (Nombres 12.3). Il pouvait diriger sans orgueil.

Puis-je vivre « comme si je voyais celui qui est invisible » ? J’imagine que si Moïse pouvait entendre cette question aujourd’hui, il me répondrait : « Et si j’étais resté à garder mes moutons à Madian, imagine tout ce que j’aurais raté ! » Cette image (cette vision) de Moïse m’encourage à vivre intentionnellement dans la confiance et l’espérance, et à activement en rechercher les moyens.

Entraînement

Semaine 4 : Etude

Prenez le temps de bien intégrer le contenu des paragraphe 2 et 3 de l’exhortation. Prenez en particulier soin à méditer sur les définitions proposées.

Si vous ressentez que vous manquez de foi, d’espérance et d’amour, méditez sur la vie de Moïse, un simple humain comme nous (un meurtrier qui se cachait à Madian). Imaginez ce que cela signifie d’être Moïse et de ne simplement pas craindre la personne la plus puissante au monde. Imaginez ce que cela représenterait de vivre dans l’espérance d’un pays promis que vous n’avez jamais vu, mais que vous savez réel. Comment cette confiance et cette espérance peuvent-elles vous attirer dans un amour plus profond de Dieu ? Créer un ardent désir de louer Dieu ? Qu’auriez-vous envie de dire à Dieu ?

D’après Renovation of the Heart in Daily Practice: Experiments in Spiritual Transformation, par Dallas Willard et Jan Johnson, (Colorado Springs, CO: NavPress, 2006).
Traduction : E. Parodi | Adaptation/contextualisation : Y. Parodi